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Les actions humanitaires
25 avril 2019

La sécurité humanitaire à l’ère de la gestion des risques

La sécurité humanitaire à l’ère de la gestion des risques

 

En 2013, la section française de Médecins Sans Frontières (MSF) créait un poste de « référent sécurité » chargé de développer des guides, des procédures, une base de données et des formations à la gestion de la sécurité. Elle rejoignait ainsi le reste du mouvement MSF, qui, à l’instar des grandes organisations humanitaires et des entreprises, s’était déjà doté d’unités ou de départements « sûreté et sécurité » dédiés à la prévention et à la gestion des risques.

Encouragé par les bailleurs de fonds occidentaux, le développement d’un champ d’expertise sur la sécurité au sein des ONG et des agences de l’ONU a été entamé dès le milieu des années 1901Voir Claude Bruderlein et Pierre Gassmann, « Managing security risks in hazardous missions: the challenges of securing United Nations access to vulnerable groups », Harvard Human Rights Journal, vol. XIX (Spring), 2006, p. 63-93.. Il s’est traduit par la création, au siège et sur le terrain, de postes de « conseillers en sécurité » et de « directeurs de la gestion des risques », principalement tenus, à l’origine, par d’anciens militaires ou policiers.. Ces experts ont progressivement constitué des plateformes de coordination régionaleTels l’Afghanistan NGO Safety Office (Anso, Bureau de sécurité des ONG en Afghanistan), créé en 2002 ; le NGO Coordination Committee in Iraq (NCCI, Comité de coordination de l’action des ONG en Irak), formé en 2003 ; le NGO Safety Project (NSP, Programme pour la sécurité des ONG) en Somalie, mis en place en 2004 ; le Gaza NGO Safety Office (Ganso, Bureau de sécurité des ONG à Gaza), créé en 2007 ; etc. et des réseaux professionnels Comme l’International NGO Safety and Security Association (INSSA) aux États-U nis, www.ingossa.org ; ou le European Interagency Security Forum en Europe, www.eisf.eu, impliqués dans le développement de normes, de bases de données, de manuels et de formations, sous forme de stages ou de modules d’autoformation destinés à tous les travailleurs humanitaires Tels les Minimum Operating Security Standards définis par InterAction, la base de données Aid Worker Security Database (AWSD), le guide de bonnes pratiques « Operational security management in violent environments » publié par l’Overseas Development Institute (ODI), le « Security Management Training Course » développé par InterAction et RedR avec le soutien d’USAID/OFDA (Bureau d’assistance aux catastrophes à l’étranger au sein de l’Agence des États-Unis pour le développement international).. Proposant des services de conseil, de formation et parfois de protection, des sociétés commerciales et des ONG spécialisées se sont lancées sur le marché en pleine expansion de la sécurité humanitaire Comme RedR, spécialisé dans les formations, ou l’International NGO Safety Organisation (Inso) entièrement vouée à l’analyse et au conseil en sécurité, www.ngosafety.org. Des compagnies de sécurité privées employant des vétérans des forces de police, de l’armée ou des services de renseignement (comme Control Risk Group en Grande-Bretagne ou Amarante en France) comptent désormais de nombreuses organisations humanitaires parmi leurs clients, dont MSF. Ainsi, en l’espace de vingt ans, les dangers inhérents au déploiement d’opérations de secours dans les conflits et les catastrophes naturelles ont progressivement été traités comme des risques susceptibles d’être maîtrisés grâce aux méthodes développées par des spécialistes de la sécurité.

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  • Les actions humanitaires un vaste sujet: Lesquelles sont les plus efficaces entre ONG plus ou moins connus et d'autres structures. Parmi les actions menées à travers le monde, les ONG sont telle les seules bienfaitrice.
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